Jessica Tremblay

Modératrice de NaHaiWriMo en français, février 2011–2015


1. Comment avez-vous découvert le haïku ?

J’ai découvert le haïku à l’âge de treize dans un livre de Jacques Cousteau sur les baleines. Ces petits poèmes de trois lignes m’ont grandement impressionnée. Quelques années plus tard, je me suis mise à écrire des poèmes courts. Au CEGEP, un professeur m’a prêté le livre Haïku publié aux Éditions Fayard qui contenait des haïkus japonais traduits en français par Roger Munier. C’est comme ça que j’ai appris l’histoire, les règles et les techniques du haïku. Je voulais en savoir plus, mais il n’y avait pas beaucoup de livres sur le haïku dans notre petite bibliothèque locale alors à chaque été je me rendais à la Bibliothèque Nationale du Canada à Ottawa pour lire les livres de haïku écrits par les poètes Canadiens André Duhaime, Jocelyne Villeneuve, LeRoy Gorman, Nick Avis, Marco Fraticelli, Bruce Ross. Après avoir rencontré l’éditeur des Éditions David, Yvon Malette, au Salon de livre de Montréal, j’ai préparé un manuscrit et je lui ai envoyé. Mon premier livre, Le sourire de l’épouvantail: haïku, a été publié en 2003. J’ai commencé à rencontrer d’autres poètes de haïku lors des lancements et festivals. Ils m’ont accueillie à bras ouverts. Je venais de trouver ma voie littéraire!


2. Qui êtes-vous ? Parlez-nous de vous.

Je suis née à Chicoutimi, une petite ville du Saguenay située 300 kilomètres au nord de la ville de Québec. J’ai toujours voulu devenir écrivain. J’ai obtenu un diplôme en Techniques de la Documentation (pour pouvoir travailler en bibliothèque) car j’adore être entourée de livres, et je voulais apprendre comment faire de la recherche pour les romans que je voulais écrire. J’ai découvert que j’aimais travailler avec le matériel audiovisuel, alors je suis déménagée à Montréal et j’ai travaillé pour la télévision pendant six ans. Le Groupe Haïku Montréal (GHM) venait tout juste d’être créé par Micheline Beaudry et j’ai assisté aux premières rencontres de mai à octobre 2005. En novembre 2005, je suis déménagée à Vancouver. J’ai gardé contact avec mes amis haïkistes par l’entremise d’un blog. Puis, j’ai été secrétaire de l’Association Francophone de Haïku et coordonatrice du journal Gong. En 2007, j’ai créé Vieil Étang pour aider les gens à apprendre le haïku par la bande dessinée. La bédé met en scène deux grenouilles: Maître Kawazu et son apprenti Kaeru qui veut apprendre le haïku. J’utilise Adobe Illustrator pour dessiner la bédé. Quand je ne travaille par sur ma bédé, j’aime faire de la reliure de livre et de l’origami.


3. Qu’est-ce que NaHaiWriMo signifie pour vous ?

Je dois beaucoup à cet événement! C’est en février 2011, durant le premier NaHaiWriMo (lien vers les premiers NaHaiWrimo en francais) que j’ai créé mes premières haïkus-bédés (des bédés comprenant un haïku dans une des cases). À cette époque, dans la série Vieil Étang, Kaeru la grenouille devait écrire un haïku par jour pendant un mois pour prouver à Maître Kawazu qu’elle était digne de devenir son apprentie. Cela m’a donné la chance d’expérimenter et d’écrire des haïkus du point de vue d’une grenouille. Puis, en février 2012, j’écrivais des haïkus en tant que moi-même, mais un jour un des thèmes m’a rappelé un poème japonais de Issa et j’ai décidé d’illustrer ce haïku. C’est comme ça que j’ai commencé à illustrer des haïkus de poètes japonais comme Basho, Issa, Buson, Shiki. Quand Michael Dylan Welch, le créateur de NaHaiWriMo, a invité les gens à participer au premier National Haiku Writing Month (Mois National d’Écriture de Haïku) sur Facebook, j’ai pensé que ce serait un bon exercice de discipline, car il faut écrire à chaque jour, et de créativité, car il faut écrire sur le thème quotidien suggéré. Avec la bénédiction de Michael, j’ai créé NaHaiWriMo en français pour que les poètes puissent participer en français. On a commencé avec quarante participants, et le nombre continue de grandir à chaque année.


4. Quels conseils aimeriez-vous offrir aux gens qui sont nouveaux dans le haïku ?

Lisez beaucoup de livres de haïku. Joignez-vous à un groupe de haïku (en personne ou sur Internet). Assistez à une conférence de haïku.


5. Partager trois de vos haïkus préférés.


en retard—

pétales de cerisier

dans les cheveux


boutique de jouets

un client retourne

un boomerang


brouillard

sur la montagne

un seul arbre

NaHaiWriMo en français daily writing prompter, February 2011–2015


1. How did you get started with haiku?

I saw my first haiku in a Jacques Cousteau book about whales when I was thirteen years old. These three-line poems (I didn’t know what they were, then) made a big impression on me. A few years later, I started to write short poems. In college, a teacher loaned me a book about haiku—it was an anthology titled Haïku (Éditions Fayard) that contained a selection of Japanese haiku translated into French by Roger Munier. And that’s how I learned about the history, rules, and techniques of haiku. I wanted to learn more but there wasn’t much in our small hometown library, so every summer I travelled to the National Library of Canada in Ottawa to read haiku books by Canadian poets such as André Duhaime, Jocelyne Villeneuve, LeRoy Gorman, Nick Avis, Marco Fraticelli, and Bruce Ross. I prepared a manuscript and sent it to Les Éditions David. They published my first book, Le sourire de l’épouvantail: haïku, in 2003. I began to meet other French haiku poets at poetry readings and festivals. They welcomed me with open arms. I knew I had found my calling!


2. Tell us more about yourself.

I was born in Chicoutimi, a small city in the Saguenay region, three hours north of Québec City. My first language is French. I always wanted to be a writer. I got a Library Technique diploma so I could be surrounded by books and learn to do research for the future novels I’d be writing. I discovered I wanted to work with audiovisual material, so I moved to Montréal and worked in television for six years. The Groupe Haïku Montréal (GHM) had just been created by Micheline Beaudry, and I joined its first haiku meetings. In 2005 I moved from Montréal to Vancouver. I kept in touch with my haiku friends via my blog, and also got involved with the Association Francophone de Haïku (AFH). I was elected secretary of the AFH and was the coordinator of their haiku journal Gong. In 2007, I created Old Pond Comics to help people learn haiku through cartoons. The comics feature two frogs, Master Kawazu and his young apprentice Kaeru who wants to learn haiku. The comics are published on the Haiku Foundation blog, in The Bulletin: A Journal of Japanese Canadian Community, History and Culture, in Gong, and in the haiku journal Haidan in Japan. Fans can subscribe to the Old Pond Comics blog to receive comics by email. I started taking classes in graphic design, and now I use Adobe Illustrator to make the comics. When I’m not working on the cartoons, I enjoy bookbinding and origami.


3. What does NaHaiWriMo mean to you?

A lot! It was in February 2011 during the first NaHaiWriMo (documented with daily comics on my website) that I created my first “haiku cartoons” (cartoons featuring a haiku in one of the panels). In the Old Pond Comics series, Kaeru the frog had to write one haiku a day for one month to prove he could be Master Kawazu’s apprentice. This gave me the chance to experiment and write some haiku from the point of view of a frog. Then, in February 2012, I was writing the haiku as myself but one day the prompt reminded me a famous Japanese haiku so I decided to illustrate a haiku by Issa instead. I’ve been illustrating Japanese haiku poems in cartoons ever since. When Michael Dylan Welch invited people to participate in the first National Haiku Writing Month on Facebook, I thought NaHaiWriMo would be a great exercise in discipline, because you have to write every day. And also an exercise in creativity, because you are encouraged to write using the daily prompt. With Michael’s blessing, I created NaHaiWriMo en français so poets could participate in French. We started with about forty participants, and the number has been growing ever since.


4. What one piece of advice would you offer to those who are new to writing haiku?

Read a lot of haiku books. Join a haiku group. Attend a haiku conference.


5. Please share three of your favourite or best haiku.


late for work—

cherry petals

in my hair


toy store

a client returns

a boomerang


fog

on the mountain

only one tree